Le solfège, un langage pour mieux comprendre et partager la musique
La musique est universelle : nul besoin de comprendre des paroles, de savoir déchiffrer des partitions ou de jouer d’un instrument pour se sentir touché par une mélodie, un chant, un morceau. Jimi Hendrix, Paul McCartney, Django Reinhardt eux-mêmes, compositeurs et interprètes célèbres par le monde entier, ne connaissaient pas grand-chose du solfège. Il n’est pas nécessaire de savoir écrire une langue pour la parler à la perfection !
Et pourtant, le solfège reste une discipline enseignée à tous les élèves des conservatoires, et presque indispensable lorsque l’on veut faire partie d’un orchestre. Alors, quels sont les véritables objectifs du solfège ? Pourquoi le solfège reste-t-il une aide précieuse lorsque l’on apprend la musique ?
Le solfège est la base de la communication musicale
Oui, il est envisageable de jouer de la musique, même à un très bon niveau, sans solfège. Mais il faut alors avoir une oreille très juste, un excellent sens du rythme, et une mémoire développée. Si cela n’a pas arrêté les grands génies de la musique, ce peut être un frein plus sévère pour un amateur qui s’adonne au chant ou à son instrument quelques heures par mois.
En codifiant et en mettant par écrit la musique, le solfège facilite la tâche à tous ceux qui veulent comprendre la musique. De la même façon que nos ancêtres ont inventé l’écriture pour retransmettre plus fidèlement et plus exhaustivement les récits qu’ils se racontaient, le solfège constitue une sorte de garde-fou, qui garantit le respect de la musique originale.
Alors, certes, on peut très bien lire une partition et l’interpréter faussement. Le solfège réduit cependant les risques d’erreurs qui sont plus réels à l’écoute, et surtout, il fournit le même support à tout le monde. Il ne s’agit donc plus de ressenti (cette note ressemble à un do, ce rythme me parait être plus rapide) mais de faits. L’accord joué à la mesure 15 est un la majeur. Le tempo est fixé à 60 pulsations par mesure. Tous les musiciens s’accordent alors plus facilement. Ils peuvent même interpréter ensemble un morceau qu’ils n’ont jamais entendu ou travaillé, simplement en lisant la partition.
Le travail de la partition rend la compréhension du morceau plus fine
L’une des raisons qui peuvent vous pousser à apprendre à déchiffrer une partition, c’est de pouvoir mieux comprendre et interpréter le morceau. La partition ne laisse pas de place à l’improvisation : elle vous situe avec exactitude, et vous fournit tout ce qu’il y a à savoir pour jouer le morceau comme dans la version originale. Attention, cela ne veut pas dire que le solfège annule la créativité, ni qu’il résout tous les problèmes ! Il fournit une base de travail solide, et c’est ensuite à chaque interprète d’en faire ce qu’il veut.
La partition fourmille aussi d’indications qui aident à mieux comprendre les intentions du compositeur. Les nuances, par exemple, sont de précieux indices sur l’idée qu’avait le compositeur de la façon de jouer son morceau. Lorsque vous avez un doute sur un passage, une note, un accord ou un rythme, vous pouvez vous référer à la partition et comprendre immédiatement, grâce au solfège, ce qui vous pose souci.
Un outil pédagogique qui peut devenir ludique
Le solfège apparait souvent comme un enseignement rébarbatif, et pourtant, il peut devenir très amusant. Comme certains enfants aiment compter, additionner et résoudre des problèmes, d’autres se font une grande joie que d’exercer leur coordination motrice sur des rythmes, de développer leur audition et leur sens de l’interprétation à travers l’étude d’un morceau. Vous aussi, vous pouvez trouver une dimension amusante dans le solfège. Il suffit d’adopter le bon état d’esprit, et le bon professeur !
S’entrainer à la discipline et à la persévérance
En musique, pour progresser, il n’y a pas de miracle. Il faut être régulier et patient. L’apprentissage du solfège a cela de bon qu’il enseigne la discipline et la persévérance aux élèves. En apprenant à lire les notes, par exemple, vous renforcez votre confiance en vous et en vos facultés d’apprentissage, ce qui vous sera utile pour développer votre technique vocale ou instrumentale.
D’après une étude récente, la pratique du solfège est également protectrice pour le cerveau, car elle améliore la sensibilité à l’écoute.
Le solfège ouvre les portes d’un monde très vaste
Pour qui sait lire une partition, il est indéniable que le solfège apporte une grande ouverture sur les différents styles musicaux. Il permet par exemple de :
– télécharger des partitions libres de droit ou payantes pour apprendre de nouveaux morceaux ;
– transcrire des morceaux dans une autre tonalité afin de pouvoir les chanter ou les jouer avec un instrument spécifique ;
– publier ses propres partitions en ligne et bénéficier du retour des utilisateurs ;
– développer ses compétences en improvisation grâce à l’apprentissage des accords, des notes de la gamme, des rythmiques et des techniques propres à chaque style de musique.
Les alternatives pédagogiques développées pour apprendre le solfège
Malgré son utilité et sa pertinence dans l’apprentissage de la musique, le solfège reste parfois décrié par les professeurs et les élèves qui le trouvent trop contraignant, peu intuitif. Un certain nombre de méthodes pédagogiques alternatives ont été développées pour permettre à tous les amateurs de musique de se familiariser avec les principes du solfège sans pour autant devoir suivre la théorie.
Par exemple, la populaire méthode Suzuki se base sur l’écoute et la répétition, prônant l’apprentissage par la répétition. La méthode Kodaly, elle, favorise l’aspect ludique dans l’étude du solfège. Avec l’émergence des nouvelles technologies, il est désormais possible d’apprendre à lire les notes sur des applications, de découvrir les principes de la musique à travers des jeux vidéos ou de la réalité augmentée. C’est une bonne nouvelle pour les futurs passionnés de musique, qui auront à leur disposition de nombreuses aides afin de mieux assimiler la théorie musicale.